5 questions à...

DIALOGUEURS par K7 TECHNOSENSIBLE

À la rencontre des médias accompagnés par l’Incubateur Médias d’Hôtel71 ! Dans la série “5 questions à…”, les porteur·euses de projets accompagnés par Hôtel71 s’interrogent mutuellement, pour croiser les perspectives sur leurs parcours entrepreneuriaux et sur le paysage des médias indépendants.

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Quelle est l’histoire des Dialogueurs ?

On s’est rencontrés au lycée à San Francisco, au club de futsal de l’école : on était deux ailiers pas très forts ni rapides, ça rapproche. On est de suite devenus très potes et on a très vite commencé des petits projets ensemble (théâtre, rap évidemment quand on a 16 ans en 2016, sport…). À la sortie du bac on voulait barouder alors on est partis une grosse semaine, en autonomie, dans le Velebit, un parc national montagneux qui longe la côte sud croate. Entre la pluie, nous qui ne pipions pas un mot et des choix d’itinéraires suffisamment contestables pour qu’on en vienne à se rationner : ça a été un voyage absolument magique. On était déjà amis mais là-bas, on s’est découverts duo : il y avait notre confiance en l’autre, notre complémentarité et nos sensibilités alignées. 

Étonnamment c’est donc en Croatie qu’est né l’intuition qui donnera plus tard le projet “Dialogueurs” : pendant cette vadrouille on avait fait un nombre de belles rencontres incroyable et la barrière de la langue nous avait laissées avec une frustration. Restait donc cette question : elles pensent quoi, toutes ces personnes qu’on été jamais censés croiser ? L’été d’après, pour essayer d’y répondre, on est donc partis du côté de Beaufort pour partager un bout de route avec une bergère. À la seule différence que cette fois-ci, on avait une caméra et un micro…

Une séquence média importante de votre vie ?

On tournait un le Portrait d’Aïda, une Parisienne anciennement commerciale qui avait déménagé dans la Creuse pour y devenir herboriste. On avait eu la chance de tomber en plein milieu de l’été des Simples, sorte de festival d’herboristes et artisans sur les berges du Lac de Vassivière. Parmi les barnums, celui de Radio Vassivière. Truc de fou : ils nous ont invités à présenter notre projet sur les ondes ! Ça a été notre 1er passage en radio et rien que ça suffit pour que ce soit marquant. Mais au-delà de ça, c’était un horizon qui nous semblait valoir le coup d’être poursuivi. Radio Vassivière c’était de l’information souriante, légère bien que sérieuse, locale et de terrain. Quelque chose qu’on essaie de répliquer quelque part… Ah et ils nous ont donné un t-shirt du Département et on est facilement corruptibles aussi…

Étonnamment c’est donc en Croatie qu’est né l’intuition qui donnera plus tard le projet “Dialogueurs” : pendant cette vadrouille on avait fait un nombre de belles rencontres incroyable et la barrière de la langue nous avait laissées avec une frustration. Restait donc cette question : elles pensent quoi, toutes ces personnes qu’on été jamais censés croiser ? L’été d’après, pour essayer d’y répondre, on est donc partis du côté de Beaufort pour partager un bout de route avec une bergère. À la seule différence que cette fois-ci, on avait une caméra et un micro…

Votre meilleur souvenir ensemble ?

Un été on s’était mis en tête de rallier Leucate depuis Bordeaux sur deux vieux vélos. Et comme c’était pas drôle juste comme ça, on avait garnis l’itinéraire de trois points d’étapes pour trois tournages. La veille de la fête de la Musique, alors qu’on longeait la Garonne, on tombe devant une guinguette. Il faisait chaud, on était à plat et puis on a un sens de l’honneur : devant une guinguette, les Dialogueurs s’arrêtent. Au final on y reste deux bonnes heures, la faute à Guillaume, un fou de vélo avec qui avait sympathisé et qui nous avait payé trop de tournées. Vers 18h00 on a repris nos bécanes, sans trop croire au fait qu’on allez atteindre notre objectif du jour. Bien vu. À 19h00, les trois bières avaient finis d’achever notre motivation alors on a décidé de s’arrêter sur un tout petit hameau, à Fourques-sur-Garonne. La tente plantée, on a commencé notre lessive dans le canal jusqu’à ce qu’un jeune nous propose un quatrième verre : juste à côté de notre tente, c’est le restaurant que son meilleur ami vient de racheter et ce soir, parce qu’à Fourques-sur-Garonne la fête de la Musique à l’élégance d’être souple, ils fêteront son ouverture sur fond de concerts ! S’en sont suivis des tapas gratuites, des chenilles, des verres en plastique, des LEDs de salle polyvalente, des reprises maladroites et une soirée inoubliable parce que tellement généreuse, vraie et intergénérationnelle.

Si les Dialogueurs étaient un animal, lequel serait-ce et pourquoi ?

Un Potoo ! Ça se camoufle, c’est curieux et ça a l’air un peu moyennement futé… Tout y est.

Si vous aviez une baguette magique, qu’est-ce que vous feriez ? 

Que tout le monde fasse un bodyswap (échange de corps) avec quelqu’un d’aléatoire dans le monde pendant une semaine. Derrière les Dialogueurs il y a l’envie d’encourager les rencontres et le dialogue social. C’est ce qu’on a trouvé de mieux, de là d’où on parle, pour faire un monde plus chouette. Mais les mots, c’est à défaut de pouvoir réellement vivre le quotidien de l’autre. Si d’un coup de baguette magique on pouvait ressentir ce que l’autre ressent, ça réglerait pas mal de soucis…