5 questions à...
À la rencontre des médias accompagnés par l’Incubateur Médias d’Hôtel71 ! Dans la série “5 QUESTIONS À…”, les porteur·euses de projets accompagné·es par Hôtel71 s’interrogent mutuellement, pour croiser les perspectives sur leurs parcours entrepreneuriaux et sur le paysage des médias indépendants.
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Peux-tu nous expliquer le modèle économique de ton média ?
Le média Oh ! des Territoires Vivants a été créé il y a tout juste un mois.
J’ai fait le choix de le développer sur la plateforme Substack, qui permet de
« s’émanciper » des algorithmes des réseaux sociaux car la communauté reçoit le contenu sur sa boîte mail. Sur Substack, il est possible de monétiser ses publications dès mille abonné·es, ce qui a également motivé mon choix. Enfin, la création de ce média me sert de vitrine de mes compétences, pour les promouvoir auprès de collectivités, structures culturelles ou association…des acteurs que je peux accompagner dans la création de leur propre média. Clairement, ce sont ces prestations de services qui permettent de faire vivre le média dans un premier temps. À moyen terme, le modèle économique devra évoluer mais dans l’immédiat je me concentre à sa diffusion.
Tu parles d’Oh ! des Territoires Vivants comme d’un média participatif. Comment envisages-tu cette participation ?
L’idée en effet est que le média soit aussi alimenté par le contenu produit dans le cadre d’actions de médiation culturelle et pédagogique ou d’ateliers d’EMI (Éducation aux Médias et à l’Information) développé avec des structures culturelles ou associations des territoires. Par exemple, un podcast de quatorze épisodes sur le parcours “enfants” du Musée de la Chaussure de Romans-sur-Isère, sera intégré à la série sur la filière cuir, abordée dans le média. Le travail mené avec la classe de CM1 et de CM2 apporte des informations très pertinentes sur la confection de la chaussure et son histoire.
Dans quelle mesure penses-tu que le patrimoine, qu’il soit culturel, historique ou immatériel, joue un rôle clé dans la cohésion sociale à l’heure actuelle ?
Le Printemps de la ruralité a mis en exergue le manque de structures culturelles de proximité dans les territoires ruraux ; par extension, cela induit un manque de lien social. Développer un média en ruralité, notamment avec une approche de médiation culturelle et pédagogique, d’EMI ou autres types d’ateliers dans une logique de maillage de territoire et de croisement des publics doit justement favoriser la cohésion sociale.
Tu aimerais orienter davantage le format podcast dans ton média. Qu’est-ce qui, selon toi, fait la force de ce format et comment il te permet de toucher ton public différemment d’autres formats traditionnels ? Quels sont les freins que tu rencontres ?
Le format podcast permet une immersion assez forte ; coupé·es de l’image, nous nous concentrons sur l’intonation de la voix et quand il s’agit d’un reportage sonore, le bruitage a un rôle très actif pour développer l’imaginaire. Aujourd’hui mon média n’accorde qu’une part mineure au podcast car les coûts de production sont importants ; le podcast en effet touche des publics très variés et il me semble que jouer sur différents formats de podcast permet justement cette multiplicité des publics ; dans la création de contenus, j’ai appris à multiplier les formats avec un même contenu afin de le « rentabiliser » et diversifier les publics justement.
Quels conseils donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent entreprendre dans les médias aujourd’hui ?
La chose qui me semble primordiale est d’avoir un modèle économique viable qui va souvent reposer sur des financements multiples : abonnements, publicité éthique, mécénat, événements, formations…Un deuxième élément qui m’apparait essentiel est d’avoir une ligne éditoriale forte et engagée qui va permettre à son média de se distinguer. Enfin, dans le monde mouvant de l’entrepreneuriat (et c’est encore plus vrai dans les médias), la résilience et l’agilité sont des posture à bien intégrer.