5 questions à...

À la rencontre des médias accompagnés par l’Incubateur Médias d’Hôtel71 ! Dans la série “5 QUESTIONS À…”, les porteur·euses de projets accompagné·es par Hôtel71 s’interrogent mutuellement, pour croiser les perspectives sur leurs parcours entrepreneuriaux et sur le paysage des médias indépendants.

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Quelles sont les thématiques ou les enjeux qui vous tiennent le plus à cœur et que vous souhaitez continuer à explorer dans les prochaines années ?

Avec La Brèche, nous cherchons à explorer en priorité trois thématiques fortes : les questions environnementales, de santé publique et d’impacts des nouvelles technologies sur la société. A notre sens, celles-ci sont étroitement liées et représentent les enjeux majeurs du XXIesiècle. Nous allons ainsi poursuivre dans cette direction dans les prochaines années, en cherchant à être identifiés comme un média spécialisé sur ces aspects.

Comment choisissez-vous les sujets qui méritent une enquête approfondie ou un reportage, et quelles sont vos sources d’inspiration principales ?

En tant que rédacteurs, nous choisissons nos sujets en fonction de nos affinités personnelles, suite à des rencontres, des discussions ou des lectures qui nous donnent envie d’aller creuser un sujet plus en profondeur. Par ailleurs, nous travaillons également avec beaucoup de pigistes, lesquel-les nous fournissent aussi leurs propres idées d’enquêtes ou de reportages, que nous n’aurions pas eues par nous-mêmes.

En tant que média associatif, comment impliquez-vous votre communauté dans la co-création ou le soutien de vos contenus journalistiques ?

Nous n’impliquons pas encore notre communauté autant que nous le souhaiterions, mais le soutien de notre lectorat est indispensable et nous le lui faisons savoir. En dehors de l’achat au numéro ou de l’abonnement, nous invitons ainsi la communauté à faire connaître au maximum notre travail, voire à démarcher de nouveaux points de vente pour rayonner un peu plus sur le territoire. Nous essayons aussi de publier régulièrement certaines des (nombreuses) lettres que nous recevons au sein du journal.

Quelles difficultés spécifiques rencontrez-vous en tant que média indépendant face à des sujets sensibles ou des enquêtes complexes, et comment les surmontez-vous ?

La principale difficulté à laquelle nous faisons face actuellement est celle du manque de moyens pour traiter certains sujets. Moyens financiers tout d’abord, pour réussir à assumer le coût de certains déplacements, parfois nécessaires pour un travail d’enquête abouti. Moyens humains ensuite, car nous sommes encore une toute petite équipe. Moyens temporels enfin, car les enquêtes demandent un temps que nous ne sommes pas toujours en mesure de consacrer au projet.

 

Pour l’instant, nous faisons donc du mieux que nous pouvons, en tâchant d’effectuer un travail journalistique abouti malgré tout. Mais nous espérons pouvoir mieux nous structurer dans les mois à venir et proposer des enquêtes encore plus qualitatives. Ce qui passera aussi par une meilleure identification du média, qui pourrait à terme nous permettre de bénéficier de certaines sources, à l’image des lanceurs-euses d’alerte.

Dans un contexte médiatique saturé, quelle est votre stratégie ?

Nous avons fait un choix fort : celui du papier. Opter pour ce support, à l’heure où de plus en plus de médias émergent en numérique, nous permet de nous démarquer. C’est un point qui nous tient particulièrement à cœur, car comme le dit notre sous-titre “avec l’écran, on passe le temps ; avec le papier, on prend le temps”. Nous défendons ainsi un journalisme lent, que ce soit dans la manière de traiter l’information ou de la consommer. Cela nous permet également d’apporter un soin particulier à l’objet, en laissant une large place à l’illustration.

 

Par ailleurs, nous avons décidé dès le début de l’aventure de recourir à des journalistes professionnel-les, afin de ne pas être les seuls à écrire au sein du journal. Cela a un coût, mais c’est à ce prix que nous estimons avoir un contenu varié et de qualité. Ce sont les deux axes autour desquels nous avons imaginé le développement de notre média.