5 questions à...

À la rencontre des médias accompagnés par l’Incubateur Médias d’Hôtel71 ! Dans la série “5 QUESTIONS À…”, les porteur·euses de projets accompagné·es par Hôtel71 s’interrogent mutuellement, pour croiser les perspectives sur leurs parcours entrepreneuriaux et sur le paysage des médias indépendants.

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Comment définirais-tu l’aventure entrepreneuriale aujourd’hui en 2025 ?

C’est une aventure épuisante mais passionnante. Dans le secteur culturel et médiatique, les financements se raréfient, et on fonctionne principalement par projets, sans soutien structurel. Malgré cela, c’est un espace de créativité et de rencontres incroyables. On apprend à être polyvalent, à s’adapter constamment et à trouver des solutions face à l’incertitude. On ne s’ennuie jamais, mais il faut une énergie colossale pour avancer.

The House of Creatures est un format très spécifique. Peux-tu décrire ce format ?

The House of Creatures est une émission TV, magazine culturel de 52 minutes, qui célèbre les artistes des cultures alternatives et les initiatives artistiques engagées. Inspiré des jeux télévisés comme Intervilles, il détourne les codes du divertissement pour parler de sujets de niche. L’artiste invité doit passer des épreuves, entre amusement et introspection, pour accumuler du temps de fête. Le public est au coeur de l’émission, qui explore la fête comme un acte politique et collectif. 

Qu’est-ce qui a motivé ce choix ? 

J’ai toujours été fasciné par la télévision et les jeux télévisés comme Fort Boyard, Le Bigdil ou Intervilles. L’idée était de reprendre ces codes populaires pour rendre visibles des sujets culturels de niche et toucher un public plus large. Comment utiliser le jeu, qui est universel, pour parler d’art et d’engagement ? The House of Creatures est né de cette envie de mélanger divertissement et réflexion.

Considères-tu The House of Creatures comme un média à part entière ?

 Non. C’est avant tout un concept audiovisuel original, une émission qui propose une vision différente du divertissement culturel. Mais le format pourrait évoluer avec d’autres déclinaisons, comme un livre photo par exemple… Qui sait ? 

Pour l’instant, nous faisons donc du mieux que nous pouvons, en tâchant d’effectuer un travail journalistique abouti malgré tout. Mais nous espérons pouvoir mieux nous structurer dans les mois à venir et proposer des enquêtes encore plus qualitatives. Ce qui passera aussi par une meilleure identification du média, qui pourrait à terme nous permettre de bénéficier de certaines sources, à l’image des lanceurs-euses d’alerte.

 Peux-tu nous expliquer le modèle économique de ton média et comment il a évolué depuis sa création ? 

 ALTER EGO (X) est une fabrique de production artistique qui développe des projets dans les arts du spectacle et l’audiovisuel. Son modèle économique repose sur les subventions publiques, les appels à projets européens et la vente de prestations (formations, mentoring, événements, modération de conférences). Pour The House of Creatures, nous avons d’abord auto-produit un pilote grâce à une campagne de dons. Aujourd’hui, nous sommes en discussion avec France TV et France 3 pour l’achat et la diffusion du programme. Par ailleurs, nous avons décidé dès le début de l’aventure de recourir à des journalistes professionnel-les, afin de ne pas être les seuls à écrire au sein du journal. Cela a un coût, mais c’est à ce prix que nous estimons avoir un contenu varié et de qualité. Ce sont les deux axes autour desquels nous avons imaginé le développement de notre média.